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La Bataille des Cinq Armées, deuxième avis

La Bataille des Cinq Armées, chroniques d’un aller et retour

Il n’est pas facile d’être geek tous les jours, surtout quand il s’agit de défendre une œuvre auprès d’un public qui n’est pas acquis à votre culture, et plus encore quand il s’agit de l’un des vôtres, la passion pouvant tourner à l’acharnement et à la mauvaise foi. Gwen vous a déjà fait part de son désamour pour Le Hobbit : La Bataille des Cinq Armées, je vais aujourd’hui prendre son contre-pied et essayer de vous faire comprendre pourquoi ce film mérite d’être vu et apprécié à sa juste valeur. Je préfère vous prévenir, cet article va contenir sa dose d’acharnement et de mauvaise foi…

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La Bataille des Cinq Armées commence là où s’était achevé abruptement La Désolation de Smaug, avec le dragon éponyme semant mort et destruction sur Lacville. Alors que tous les autres films de l’hexalogie s’ouvraient sur un prologue consacré à des évènements antérieurs ou au passé d’un protagoniste, cette introduction in media res prévient clairement le spectateur de ce qu’il s’apprête à voir : la deuxième partie du film précédent qui, pour des raisons certainement plus commerciales qu’artistiques, s’est retrouvé scindé en son milieu. M’étant replongé dans La Désolation juste avant d’aller voir les Cinq Armées, il m’a semblé plus qu’évident que j’allais assister à un climax dont les enjeux avaient été posés dans le film précédent. Et je n’ai pas été déçu.

Il n’a échappé à personne que Le Hobbit n’est pas un livre suffisamment conséquent pour nourrir trois films et Peter Jackson en a pleinement conscience. Les Cinq Armées en est la démonstration éclatante : le livre et les films n’ayant plus rien à dire, il nous offre un dernier baroud d’honneur pour prolonger le voyage en Terres du Milieu, avant de tourner définitivement la page. Il est évident qu’au niveau scénaristique, narratif et technique, ce film est le plus faible des six et concentre tous les défauts que l’on pouvait trouver dans la saga (effets visuels à la limite du ridicule, humour mal dosé, rythme peu maîtrisé…) mais tous ces travers ne sont que l’expression de la générosité de Jackson, qui n’a d’autre prétention que de célébrer à sa manière son amour pour l’œuvre de Tolkien.

Ce « troisième » film se présente donc comme une succession de moments de bravoure qui font écho à d’autres séquences issues du Hobbit mais aussi du Seigneur des Anneaux, comme si Peter Jackson s’offrait une séance de rattrapage en refaisant des séquences qui ne lui avaient pas apporté entière satisfaction (la bataille de Minas Tirith, la romance entre Arwen et Aragorn,…). Au lieu de faire une hasardeuse édition spéciale de ses métrages (n’est-ce pas Monsieur Lucas?), il a décidé de se faire plaisir en comblant les manques des Cinq Armées avec des auto-références qui peuvent irriter ou happer le spectateur. Cela a fonctionné sur moi comme en son temps Le Retour de la Momie, mais je comprends tout à fait que l’on puisse ne pas se prendre au jeu.

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Objectivement, que dire de La Bataille des Cinq Armées ? Je ne m’avance pas trop en affirmant qu’il représente la quintessence du cinéma de Peter Jackson, autant dans ses qualités que ses défauts : générosité, amour du matériau de base, expérimentation, mauvais goût (souvenez-vous que son premier long-métrage est Bad Taste, ça ne s’invente pas) et technique approximative. Votre appréciation du film reposera grandement sur votre appréciation du bonhomme. Si pour vous il n’est qu’un pitoyable fossoyeur de Tolkien, vous aller vous énerver dans les grandes largeur. Par contre si vous le considérez comme un fan qui a eu la chance de rendre hommage à sa manière à une œuvre fondatrice et à la partager avec le grand public, vous ne bouderez pas ce dernier voyage en Terre du Milieu. Peut-être même verserez-vous une larme en entendant l’ami Pippin accompagner ces derniers moments au pays des hobbits…

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