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The Amazing Spider-Man 2 : Le Destin d’un Héros de Marc Webb

The Amazing Spider-Man 2 : le tisseur tisse et nous on s’enlise

En 2012, dix ans après le premier film de Sam Raimi consacré à l’homme araignée, Marc Webb nous donnait une revisite de cet univers. Plus dans le fond que dans la forme, ce Spider-Man 2.1 se voulait plus respectueux du comics jusqu’au titre The Amazing Spider-Man qui était, rappelons-le, le titre du comics, initialement. Nous y découvrions un Peter Parker torturé par l’abandon de ses parents, amoureux de Gwen Stacy et déchiré, comme il se doit entre son devoir de super-héros et sa vie personnelle. Le même réalisateur nous revient donc deux ans plus tard avec un Spider-Man 2.2. Etait-ce une bonne idée ?

Nous retrouvons Peter plus que jamais tenaillé entre la promesse fait au père de sa douce de la laisser loin de sa vie pour la protéger et son amour pour elle. Dans le même temps, il faut bien que Spider-Man protége les citoyens de la Grande Pomme, histoire de dire que ses supers pouvoirs servent à quelque chose. Mais voilà que surviennent deux nouveaux ennemis, Electro et le Bouffon Vert, et le tisseur aura fort à faire pour concilier ses promesses, ses devoirs et ses désirs.

Amazing_Spider_man_2_Spidey

Je ne le cache pas : j’ai vraiment beaucoup de mal avec ce nouveau Peter Parker. Dans la B.D., Peter est sensé être un mec mal dans sa peau que ses supers pouvoirs valorisent. J’ai du mal à croire que Andrew Garfied, avec sa tronche de premier de la classe, puisse être mal dans sa peau et rejeté par ses camarades. Moi, quand j’était môme, j’avais pas envie d’ennuyer un mec qui faisait une tête de plus que moi et qui semblait en parfaite condition physique ! C’était déjà un choix de casting que je trouvais discutable dans le premier épisode et je me devais de rappeler avant de commencer ma critique du film.

Dans la forme, ce nouveau Spider-Man ne nous dépayse pas : c’est plein d’effets spéciaux la plupart du temps réussis, les acrobaties de l’homme araignée sont toujours plus virevoltantes et les combats contre ses ennemis restent toujours lisibles et encore plus spectaculaires qu’avant. Les acteurs sont les mêmes et donc plutôt bons dans l’ensemble. Toutefois, concernant les vilains de l’histoire, il est intéressant de se pencher sur le cas particulier de deux d’entre eux.

Amazing_Spider_Man2_Gwen

Tout d’abord Electro, interprété par l’incroyable Jamie Foxx. Max Dillon est un scientifique (à croire que tout le monde est scientifique, dans Spider-Man) qui travaille pour OsCorp. Sa transformation est le fait d’un accident mais ce sont ses motivations qui sont particulièrement discutables. On a en effet du mal à imaginer qu’une personne éminemment bonne se transforme en monstre capable de tuer des innocents sans sourciller. Qui plus est pour les raisons évoquées par le scénario qui sont proprement ridicules. Il y a clairement un manque d’enjeux (en dehors de la destruction de masse, évidemment) qui m’a laissé en manque total d’empathie pour ce vilain. Or, on sait que, bien souvent, ces personnages, dans les comics, sont des êtres fragiles et torturés transformés en monstres par un concours de circonstances mais toujours avec des motivations relativement légitimes. Rien de tout çà ici. Sans en dévoiler davantage, le comportement d’Electro n’est clairement pas justifiable dans ce contexte.

Le cas de Rhino est encore pire. Je n’ai que des souvenirs très fragmentaires de ce personnage dans la BD. Ce qui est sûr en revanche, c’est que la production s’en est servi comme d’un argument marketing pour faire saliver les afficionados de Spider-Man. Or, Rhino n’apparaît que dans les dernières minutes du film pour un combat qu’on ne verra pas. Si, personnellement, je n’attendais pas grand chose de cette confrontation, il y une certaine frustration à se faire mener par le bout du nez.

Amazing_Spider_man_2_Electro

Le dernier point qui fâche tient au personnage de Spider-Man, à ses questions existentielles et au traitement de sa relation avec Gwen Stacy. Le premier volet de The Amazing Spider-Man posait clairement la problématique : le tisseur ne peut pas remplir son rôle sans mettre tôt ou tard en péril ses proches et les gens qu’il aime. OK. Malheureusement, Peter est amoureux de Gwen Stacy (et moi d’Emma Stone mais ce n’est pas le sujet !). Doit-il faire une croix sur cet amour ? La question mérite d’être posée mais on éclipse du même coup le sort du reste de ses proches : jamais il n’y a de question quant aux risques courus par tante May. Bon, elle est moins sex que Gwen, on est d’accord mais quand même. La première trilogie, même imparfaite, arrivait à concilier ces deux parties de la vie de Peter. Rien dans le film de Marc Webb. On se contente d’aborder la question de l’amour de Peter pour Gwen et ce de façon bien lourdingue. Cà romp, çà se retrouve, çà se bécote, çà reromp (j’invente des verbes si je veux)… A plusieurs reprises, j’ai eu envie de crier STOOOOOOP ! On a compris mec ! T’es amoureux, on comprends que t’en souffres et que c’est difficile mais là çà devient lourd ! Trouve une solution et vis avec comme un vrai mec, bon sang ! La promesse de Peter au père de Gwen est traitée avec la même légèreté pachydermique. Monsieur Webb. Il suffisait de nous rappeler une fois que cette promesse existe sans nous montrer l’image de feu le capitaine Stacy et de son regard réprobateur à chaque scène où sa môme est en danger ! Le spectateur n’est pas assez idiot pour passer à côté de ce genre d’enjeux.

Ces défauts qui plombent complètement le film sont d’autant plus regrettables qu’il y a des choses incroyablement bien gaulées dans ce long métrage. A ce titre, la scène qui se déroule sur Time Square est juste superbe et l’environnement est bien utilisé pour densifier le mental d’Electro. La scène finale est tout aussi splendide dans le suspense à deux axes proposé par le combat entre Spider-Man et le Bouffon Vert. La lisibilité de l’action est exemplaire et le silence qui suit l’action est propice à l’émotion qui doit s’en dégager. Parlons enfin de Sally Field qui est toujours aussi excellente dans le rôle de tante May.

Dane DeHaan

J’ai volontairement omis de parler d’autres parties du métrage pour ne pas le noircir à l’extrême. Parce que, clairement, The Amazing Spider-Man 2 n’est pas un mauvais film. Au pire, c’est un film très imparfait qui aurait gagné à être raccourcis pour condenser l’action. Mais, je le répète, çà n’est pas un mauvais film contrairement à ce qu’on a pu lire de la part de fans par ci, par là, sur le web. On a un peu le cul assis entre deux chaises, on oscille entre le très bon et le pénible sans jamais tomber dans le médiocre, toutefois. C’est pourquoi, on en sort avec un sentiment de frustration parce qu’on a touché du doigt ce qui aurait pu être un film excellentissime mais que nous sommes restés dans le classicisme le plus navrant du spectacle tout public.

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Intoxiqué par les nouvelles technologie, je mange de l'actu tech au petit déjeuner : articles, blogs, podcasts, tout y passe pour garder un oeil sur cette passion dévorante. Comptable de profession, j'ai une affection particulière pour tous les aspects de la culture geek et j'aime la partager avec les personnes intéressées (et intéressantes).

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