Hacktag, la coopération sur canapé – Avis jeu vidéo (PC)
Avec beaucoup de recul, je comprends maintenant certains concepteurs quand ils disent qu’ils ne développeront pas de multijoueur en ligne dans leur jeu. L’expérience induite d’une confrontation ou coopération dans la même pièce n’apporte pas les mêmes sentiments qu’une partie avec quelqu’un à l’autre bout d’une ligne Internet. Après avoir tenté tant bien que mal de profiter de Hacktag seul ou à distance, je reviens rapidement, après une année sans le pouvoir (ou vouloir ?), sur ce qui m’a sûrement manqué pour apprécier pleinement le jeu.
Avis faisant partie des GOT, diminutif pour Grands Oubliés à Tester (et ça fait pute à clic en cette période de Game of Thrones !) Afin de rattraper tous les jeux à chroniquer en retard, découvrez cette année certains avis sur des titres qui vont dater, via de très courtes critiques textuelles. Le but étant ici de faire amende honorable en reparlant des jeux qui nous ont été offerts par les développeurs, éditeurs ou agence de presse. Cela n’est pas ultra réglo de notre part (parler du jeu plusieurs mois après leur sortie), mais cela nous permet d’alléger notre conscience.
Sommaire
Mon avis sur Hacktag
Hacktag est le fruit d’une idée simple : pourquoi les gens ne joueraient-ils pas ensemble quand ils sont regroupés ? Pourquoi un couple ne pourrait-il pas partager une aventure de nos jours alors que c’était monnaie courante dans les années 90 ? Et tant qu’à faire, autant proposer un gameplay qui sort de l’ordinaire avec deux concepts asymétriques. C’est grâce cette idée très simplifiée de ma part qu’est né le jeu de Piece of Cake. D’emblée, le game design s’est alors concentré sur la création de deux façons de jouer très différentes, dans une aventure coopérative à base d’infiltration. D’un côté un joueur dirige une sorte d’espion qui doit se faufiler dans les couloirs d’entreprises maléfiques, alors que l’autre comparse reste cloîtré dans son van en bas de l’immeuble, les yeux rivés sur son PC. Et oui, comme tout film d’espionnage qui se respecte, il y a toujours un hacker pour vous soutenir, vous ouvrir des portes, désactiver les caméras ou tout autre action vous permettant d’avancer sans encombre.
Ce postulat qui fonctionne à merveille sur le papier et qui est parfaitement exécuté en fait l’un des meilleurs jeux de cette catégorie (c’est plus ou moins le seul représentant en même temps…) Le problème est que si vous êtes comme moi, un sacré connard qui n’accueille que très rarement du monde chez soi (pas nécessairement un connard, mais quelqu’un avec des différences psychologiques sur ce point), Hacktag n’est peut-être pas un jeu pour vous. Nous avons fait quelques parties en ligne avec Gattu, mais nous n’avons jamais réellement ressenti l’envie d’y retourner. Non pas que le jeu soit mauvais, il perd tout simplement son âme quand les acteurs ne sont pas côte à côte.
Cette approche de la proximité est très paradoxale, car le cœur du gameplay, l’expérience offerte, met en scène deux protagonistes qui se parlent à distance. On atteint ici les limites du game design et de la narration du titre. Bien que l’histoire soit minime (on enchaîne les missions sans réel but final à part mettre à bas les grands méchants) et les objectifs classiques (récupérer telle volume de données, hacker tel ordinateur), on se prend facilement au jeu de l’espion derrière les lignes ennemies et du hacker planqué derrière son écran. Sauf que ça ne marche pas si on n’a pas son pote sur qui crier à proximité.
Un système de matchmaking est aussi disponible, mais qui aurait envie de voler des données avec un parfait inconnu ? Clairement pas moi. Même si le jeu permet de facilement pointer les endroits stratégiques afin que son coéquipier comprenne notre idée (APEX a volé cela à Hacktag !), je n’ai pas la volonté de passer du temps avec quelqu’un que je ne connais pas. Le mode solo n’est même pas envisageable, car il n’est ni fun (on est seul dans un jeu en coopération), ni bien pensé (on doit passer d’un personnage à un autre). Hacktag, à mon avis, est alors un jeu qu’il faut savourer avec une personne que l’on apprécie, sur le même canapé car rien de tel qu’un moment de grand stress face à une alarme activée et deux personnes qui se chamaillent à grands coups d’engueulades, de coups de coude dans les côtes (pas trop fort non plus) suivis d’un verre, d’une empoignade ou d’un sourire partagé après avoir réussi cette mission qui nous bloquait depuis une vingtaine de minutes.
Analyse de Hacktag
J’aime beaucoup la façon dont Hacktag procure un sentiment du travail accompli et d’amusement avec la personne à côté de soi. Par contre cela demande d’être directement avec quelqu’un car une fois la séparation faite par Internet, le jeu perd tout son intérêt. Son histoire est plus que secondaire, il aurait mieux fallu ne pas en mettre du tout, ou l’étoffer car là c’est pas génial.
Fiche du jeu
Titre : Hacktag
Style : infiltration coopérative
Développeur / éditeur : Piece of Cake studios (France)
Sortie : 14 février 2018
Plateformes : PC (Windows et Mac OS X)
PEGI : N/A
Prix : 20€
Langues : français disponible
Site officiel : http://www.hacktag-thegame.com
Informations à jour au 22 avril 2019
Trailer de Hacktag
Toutes les captures d’écran de Hacktag
Comme décrit dans l’article dédié, je partage toutes les captures d’écran que je fais via Google Photos. Voici celles de Hacktag : https://photos.app.goo.gl/W2NwqQf1LHL9cZYT7
Mon avis final sur Hacktag
Un grand soin a été apporté à Hacktag et le studio suit et met à jour régulièrement son jeu avec des événements saisonniers (là il y a des oeufs pour Pâques !), c’est exemplaire. Exemplaire aussi d’un point de vu de la finition car c’est hyper propre, tout est bien fait à tel point qu’on s’amuse sans arrière pensée face à un truc qui ne tourne pas rond. On peut parfois grogner sur certains puzzles pensés à être exécutés à la perfection sous peine de sanction. C’est globalement un sans faute, sauf à part qu’il ne peut se savourer, à mon avis, qu’avec quelqu’un à ses côtés.
Les plus : un jeu d’infiltration facile d’accès / suivi régulier / concept rarement vu / pas cher
Les moins : coopératif uniquement en local (sinon perte d’intérêt) / une vraie histoire qui aurait dû être étoffée et non survolée
Top pour la coopération en local
Jeu reçu gratuitement pour test. Essayé deux heures en coopération à distance avec Gattu puis testé seul en local. Face à un manque de personne avec qui tester directement, le jeu a pris la poussière depuis un an avant de le ressortir du placard pour vous en parler.