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Preview jeu vidéo : Ash of Gods : Redemption

Tactical RPG acclamé à sa sortie par la presse spécialisée, The Banner Saga a su mettre dans sa poche un bon paquet de joueurs, en alliant direction artistique bluffante – emprunte de mythologie nordique – et grande qualité d’écriture ; jusqu’à devenir une référence pour bon nombre d’entre nous. Ainsi, voir poindre quelques jeux s’appuyant sur les solides bases qu’a su poser The Banner Saga est tout sauf surprenant. Il y a d’abord eu l’inégal Tahira: Echoes of the Astral Empire, qui connaîtra un succès bien timide. Puis, depuis quelques mois, c’est au tour d’Ash of Gods, développé par les Russes de chez Aurum Dust, de se dévoiler par l’intermédiaire de quelques vidéos et screenshots prometteurs. Alors, Ash of Gods, simple clone de son aîné ou jeu à la personnalité propre ? Premiers éléments de réponse sur une version d’essai d’environ deux heures.

L’air frais des montagnes.

Le moins que l’on puisse dire lorsqu’on arrive sur l’écran-titre d’Ash of Gods, c’est que sa musique vient titiller nos esgourdes avec douceur. Très rythmée et savamment orchestrée, elle nous envoûte avec ses sonorités celtes, à tel point qu’on en vient à hésiter à cliquer sur le sacro-saint New Game. Une fois cette difficile épreuve franchie, nous plongeons dans un univers de Fantasy sombre, violent et mature, où le genre humain semble promis à un destin funeste. Nous incarnons Thorn Brenin, spadassin à la barbe grisonnante, alors que son village est attaqué par un Reaper, une créature humanoïde malfaisante, venue répandre une peste toute aussi malveillante. Tout un programme.

Bouh qu’il est vilain !

Il serait malavisé de jauger la qualité du scénario d’Ash of Gods tant il paraît encore brumeux après ma courte session de jeu. Les événements s’enchaînent très vite et les informations, permettant d’étoffer le lore de l’univers, s’accumulent jusqu’à en devenir confus et étouffant ; un défaut propre aux univers denses, qui se règle généralement avec l’avancée en jeu. Pourtant, même au-delà de cette maladresse d’écriture, il m’est arrivé à plusieurs reprises de ne pas vraiment savoir ce qu’il se passait à l’écran, comme s’il y avait des trous dans la narration. Chose plutôt dommageable, d’autant qu’on sent un certain amour de la plume chez les scénaristes d’Aurum Dust.

Pour sûr on va bien bourlinguer !

Pour mettre en scène son histoire, Ash of Gods mise sur de plus ou moins longues saynètes, dans la plus pure tradition d’un Visual Novel, durant lesquelles nos personnages interagissent entre eux : ils discutent, s’engueulent, donnent des conseils quant à un problème qui affecte le groupe… Autant de situations qui demanderont au joueur de prendre des décisions et de répondre à des dilemmes moraux qui influeront la suite de l’aventure. C’est là la grande ambition d’Ash of Gods : proposer une rejouabilité conséquente grâce à de multiples embranchements scénaristiques. S’il est encore une fois délicat de juger cette feature, les ébauches de possibilités offertes dans cette démo semblent encourageantes.

Stein doit-il vivre ou mourir ?

Un air de déjà-vu

Graphiquement, Ash of Gods dispose d’une direction artistique convaincante qui fourmille de détails, bien que fichtrement proche de celle de The Banner Saga ; certaines âmes malintentionnées pourraient même se permettre de crier au plagiat. Passé ce fait troublant, on peut se laisser aller à admirer un coup de crayon fin et soigné, mais qui esquisse des personnages au chara-design irrégulier : réussi pour les principaux acteurs ; plus générique pour les protagonistes secondaires. Par ailleurs, l’animation des unités, durant les phases de combat, est agréable à observer, bien qu’assez sommaire.

Nos héros en plein marchandage.

Parlons justement des combats : c’est du très classique. Après avoir pris soin de positionner ses troupes, on évolue sur un plateau divisé en plusieurs cases sur lequel on déplace ses pions, tour à tour avec l’adversaire. Chaque personnage fait partie d’une classe particulière (archer, assassin, guerrier, lancier, etc.) qui dispose de ses spécificités et coups spéciaux permettant de grignoter, au choix, soit la barre de vie de l’adversaire, soit sa barre d’énergie. Évidemment, si voir la barre de vie dégringoler est synonyme de mort, il n’est pas inintéressant de s’attaquer à la barre d’énergie. Celle-ci permet effectivement de lancer certaines attaques spéciales et fait aussi office de pseudo bouclier. Il devient dès lors nécessaire d’y faire bien attention, car lorsque la barre tombe en dessous de 0, les coups reçus infligent deux fois plus de dommages. Un système de combat efficace simple et efficace où la moindre erreur peut se payer cher. Finalement, la seule originalité que s’est permis Ash of Gods réside dans un système de cartes, utilisables au cours de nos affrontements. Celles-ci nous donnent des avantages actifs ou passifs qui peuvent retourner l’issue d’une bataille.

Notre impression

Avec sa ressemblance troublante aux deux opus de The Banner Saga, Ash of Gods souffrira forcément de la comparaison avec son illustre aîné le jour de sa sortie, sauf s’il arrive à proposer autre chose que ce qui est entrevu lors de cette courte session de jeu. Plutôt agréable à prendre en main, le jeu d’Aurum Dust fait dans le classicisme primaire et ne bouleversera pas les mécaniques du RPG tactique. Il sera toutefois intéressant de jeter un œil à sa version définitive, car avec sa direction artistique agréable et ses combats intéressants, Ash of Gods a tout pour être un jeu de rôle sympathique, à défaut de devenir historique. À moins que…

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