Indie Games Play 7
Jeux vidéo

Indie Games Play 7, les jeux testés

C’est dans une ambiance brute de décoffrage qu’a eu lieu l’Indie Games Play 7 fin octobre dernier. Trainant mon cadavre jusque Paris malgré la fatigue (toujours malade depuis deux mois !), j’ai eu la possibilité de tester plusieurs titres. D’habitude joyeuse et colorée, cette dose de petits jeux indé aurait dû me requinquer. Malheureusement ils ont dû tous se passer le mot pour nous pourrir la journée. Non pas que les jeux soient de mauvaise qualité, bien au contraire. C’est parce que la mort et les choses glauques semblaient être le thème principal. Dur pour ma période personnelle. Ceci est mon histoire. Dong dong.

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Antioch: Scarlet Bay (Midnight Moon / Mi-Clos Studio)

Tout commença à l’aperçu d’un jeu aux couleurs chaudes sur une tablette. Une personne m’invita à m’asseoir et tester Antioch avec un parfait inconnu, apparemment ça se joue en coopération. Bon, un jeu mobile ça ne peut pas faire de mal, en plus il est joli ce jeu. L’illusion d’un monde meilleur s’évapora rapidement suite à la découverte du métier exercé par notre avatar. Ou plutôt nos avatars. Les terminaux mobiles connectés sur le web communiquent entre eux afin de mettre deux détectives en relation pour enquêter sur un mystérieux meurtre. À l’instar de l’excellent Lifeline ou du très moyen Mr. Robot (je vous en parlerai bientôt), Antioch: Scarlet Bay est un visual novel où votre histoire se déroulera en fonction de vos réponses. Là où le titre de Midnight Moon se différencie de ceux cités auparavant est qu’il s’agit d’une aventure coopérative : les deux flics peuvent discuter entre eux. Bien sûr tout est guidé, on ne pourra pas poser librement des questions aux PNJ ou à l’autre joueur mais les interactions testées semblent présager d’un gros nombre de possibilités. Un développeur nous a expliqué que les choix auront de réelles conséquences sur le déroulement du scénario (l’histoire pourra s’arrêter après un mauvais choix)  et il sera possible de jouer un flic qui s’en fout complètement, un incompétent, un bleu (le duo est formé d’un vieux de la vieille et d’une recrue) ou tout autre cliché policier aperçu dans les séries et films. Avec sa direction artistique travaillée et ses phrases qui tombent juste, Antioch semble bien parti pour cartonner sur mobile.

A Normal Lost Phone (Accidental Queens)

Bon, jouer les flics c’est pas trop un truc pour me remonter le moral. Je passais alors à la table juste derrière où un autre jeu aux couleurs chaudes présentait sa petite frimousse. Petite par la taille car même si présenté sur PC, A Normal Lost Phone prend la forme d’un titre smartphone. Ça tombe bien car vous venez de découvrir un téléphone sur le sol. Encore une personne qui va passer une sale journée loin de son quota de Facebook journalier. Mais comme on est sympa, on veut faire une bonne action en retrouvant son propriétaire. Certes il va falloir fouiller mais ce sera bon pour le karma quand je l’aurai rendu. Je me mets donc à chercher un indice. Tout est verrouillé. Ou presque, un message d’un ami me fait part d’un code Wi-Fi. Connecté je peux découvrir plus d’informations sur le proprio et partir dans une chasse vers des choses qui ne me regardent pas. A Normal Lost Phone se veut être un représentant des histoires où le héros se cherche et nous, observateurs, assistons à ses questionnements (un peu comme Gone Home). Les thèmes abordés seront nombreux et peu représentés dans le jeu vidéo et je vais me faire le malin plaisir de ne pas en dire plus, ce sera ma réelle bonne action car les divulgâchages c’est pour les nuls.

City Invaders (Lone Stone Studio)

Après un meurtre et une personne qui vit difficilement avec ses choix, difficile de se remonter le moral. Je passa à une autre table : « Bonjour, vous faites quoi comme jeu ? À un développeur de répondre : bah nous on fait un jeu dans un monde apocalyptique où les joueurs se foutent sur la gueule pour le contrôle de territoires issus de la vie réelle. Et il y a des zombies pour foutre la merde ! » Ce n’était pas exactement ces mots là mais vous avez saisi l’idée, City Invaders n’est pas non plus un jeu qui transpire la joie. Les Nantais de Lone Stone Studio ont pris une carte du monde entier et offrent aux joueurs d’y contrôler des territoires. Des lieux importants feront office de cartes dans lesquelles les joueurs se battent dans un style stratégie au tour par tour à la XCOM en beaucoup plus simple. La partie combat fonctionne plutôt bien même si pour le moment elle se contente du strict minimum avec des couvertures, des attaques au corps à corps et à distance. La différence avec le titre de 2K est que des zombies apparaissent de temps en temps sur la carte et attaquent quiconque se situant sur le chemin. Cet aspect aléatoire peut mettre en l’air un combat gagné d’avance et peut s’avérer plutôt frustrant. Par exemple, ma partie semblait très mal barrée car mon opposant était plutôt bon mais il perdit après s’être fait mangé l’un des siens, ce qui me donna un avantage non négligeable. Le jeu sera totalement asynchrone afin d’empêcher celles et ceux qui squattent trop souvent un PC ou un smartphone d’avoir un avantage sur les moins connectés comme moi. Le temps de réponse d’une agression ira jusque 2 heures (c’est actuellement l’idée retenue mais cela pourra changer) sous peine de perdre son territoire. City Invaders réinvente plus ou moins Foursquare avec une dimension jeu vidéo très sympathique et comme Pokemon Go, ça fera peut-être sortir certaines personnes de chez elles pour aller attaquer certaines zones.

We All End Up Alone (Nice Penguins)

C’était cool mais ça parlait encore de la mort. Décidément ce n’est pas mon jour. Je passais juste à côté pour tenter de me lancer sur We All End Up Alone. « On finit tous tout seul », en gros. Mouais y a-t-il une réunion de dépressifs aujourd’hui ? Bref je vais tenter quand même. Le titre de Nice Penguins vous met une claque dans la gueule. Votre personnage vient de découvrir qu’il est atteint d’un cancer. On fait mieux comme introduction. Vous allez donc passer les jours qu’il vous reste à effectuer des tâches plus ou moins bonnes pour le moral, tout en gérant votre fatigue. Prendre votre traitement vous fait mal. Recevoir la visite de proches, se promener ou regarder la télé (sauf C8) remontent votre moral mais vous fatigue. Il y a toujours un mal pour un bien. Ou l’inverse. We All End Up Alone ne veut pas faire dans la pitié mais tente de présenter le quotidien difficile d’une personne atteinte d’une saloperie. Instructif et touchant, le jeu tente de changer un peu nos habitudes. Pour ne pas s’engouffrer dans la souffrance de notre avatar, les phases de rêves contiennent des mini-jeux pas trop durs afin de nous remonter le moral. Pas au personnage incarné. À nous.

Domiverse (Haunted Tie)

Un attroupement visible toute la journée. Quasiment impossible de voir l’écran de Domiverse. De ce que je peux voir d’où je me tiens, une saucisse tire des lasers, un chat taillade des gorges et une limace lance des boules d’acide. Rien de plus normal. Encore un jeu de violence en 2D de type brawler mais ici chaque personnage à ses propres pouvoirs et modes de déplacement. C’est bourrin, rythmé et en plus attachant grâce à son character design mignon à gros pixels. Comme tous brawlers réussis, la sauce prend vite et on se surprend à tenir la manette 30 minutes jusqu’à ce qu’une personne qui attend depuis toujours vous lance des regards assassins.

Outskirts (Rezo Zero)

Moralomètre proche de zéro car je me suis fait éjecté manu militari par un gosse en manque de Domiverse, je me retourna et vis deux personnes proche du coma. Certes c’était la fin de la journée et l’aspect minimaliste du jeu avec un fond noir et des triangles bleus, violets et jaunes ne doit pas en attirer les masses car les masses sont encore amassées sur Domiverse. Dommage car Outskirts est génial. Ce shooter 2D circulaire (votre vaisseau tourne autour de la cible centrale) tente d’esquiver les triangles de couleur tout en piquant le concept de l’excellent Ikaruga : si votre vaisseau est jaune, il ne peut pas être blessé par les petits triangles jaunes mais recharge sa jauge dédiée quand il est touché par ces mêmes triangles et peut difficilement les détruire, idem pour les bleus et les violets. Et c’est tout. Dans Outskirts vous scorez, vous scorez à fond face aux patterns super jolis et aux boss bien bourrins. Je vous promets une vidéo bientôt car le très sympathique développeur distribuait des clés bêta. Une bonne chose pour terminer cet Indie Games Play 7.

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Élevé à la sauce PlayStation, Thomas est un gamer touche à tout mais qui joue toujours à des anciens titres. Il partage cette passion depuis 2008 et est passé par toutes les cases, du blog à Dailymotion et même la radio pendant 4 ans. Il tente maintenant de faire découvrir ce milieu au plus grand nombre via TechArtGeek ou via des vidéos sur YouTube ou Twitch.

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