Bacterium
Jeux vidéo

gamescom 2018 – Bacterium

Chapitre 36

Jeudi, 15 h 30, chez Zodiac Interactive

Comme ma preview précédente, on va faire un petit jeu rapide. J’aime bien les petits jeux. Question : citez-moi un jeu indépendant français. Facile n’est-ce pas ? Un titre indé américain ? Facile aussi j’espère. Un jeu vidéo indépendant chinois ? Alors ? Personne ? Même avec une bonne connaissance de la scène, je suis quasiment sûr que presque personne n’est en mesure de pouvoir répondre à cette simple interrogation. Dans l’hexagone, des dizaines de projets apparaissent chaque année. Pour à peine 70 millions d’habitants, de gros projets voient le jour et certains de très haute qualité se démarquent de plus en plus. Face à une nation de 2 milliards d’âmes, il est étrange qu’on en entende presque pas parler. Mais mon petit doigt me dit que cela va changer.

Bacterium - presskit

C’est l’histoire d’un mec, il rentre à l’hôpital

Bon j’avoue, discuter avec un doigt doit être un sérieux symptôme. Je devrais me poser la question de consulter. En parlant de maladie, Bacterium s’en inspire fortement car toute son essence se base sur le nerf de la guerre des médecins : guérir les bobos. Mais avant de s’attaquer aux cellules malignes, revenons rapidement sur l’idée derrière ce jeu. La tête pensante du projet a vécu plusieurs mois très difficiles dans sa vie. Il a été gravement atteint d’un truc qu’aucun docteur n’a réussi à réparer. Pour aller mieux, notre détraqué est parti dans une sorte de quête spirituelle à base de nourriture saine, de zen et tout un tas de choses calmes. Genre moine Shaolin. Mais sans le foot. Au fur et à mesure du temps, tout est rentré dans l’ordre, un peu par magie.

Sa philosophie sur la vie avait totalement changé. C’est à travers le jeu vidéo que ses visions se transmettent maintenant. Lors de la Global Game Jam, LifeJourney Of Sperm a été soumis à Shanghai par une équipe de quatre personnes. Je vous laisse deviner le concept derrière le fait de contrôler un spermatozoïde dans une quête de rencontre pour la création d’une nouvelle vie…

Bacterium - presskit

Jeu vidéo intérieur

Plusieurs mois après, de nouvelles idées ont germé (haha, pardon) pour en faire un projet plus important. De par son expérience personnelle, le producteur – je n’arrive précisément pas à trouver le nom de ladite personne, rien de précis n’est disponible sur les internets – a imaginé un futur où des machines iraient directement soigner les patients. Je ne sais pas comment sont diffusées les œuvres états-uniennes en Chine, mais mes petits gars c’est quelque chose qu’on connaît déjà. Si vous êtes un tant soi peu fan de cinéma, vous devez connaître le film L’aventure intérieure (Innerspace en VO) sorti en 1987, réalisé par Joe Dante, avec Dennis Quaid, Martin Short et Meg Ryan. Si Super Ciné Battle a gravé dans le marbre qu’il s’agit du 120e meilleur film des années 80, c’est un long métrage que j’ai vu des tonnes de fois étant gamin, et j’en garde un bon souvenir de la VHS fournie par mon oncle.

Bacterium c’est exactement ça, dans un jeu vidéo. On dirige un petit vaisseau dont le but est de détruire ce qui a rendu malade le patient. Les missions sont sélectionnées dans notre laboratoire puis on est miniaturisé et inséré dans le corps de la personne. On se déplace dans les vaisseaux sanguins, on les débouche à l’aide d’une petite accélération et on attaque les mauvaises cellules à l’aide de globules blancs ou d’autres choses présentes pour nous aider. Une fois les objectifs remplis, il suffit de rejoindre le point d’extraction et la mission est terminée. Au-revoir le HIV.

Bacterium - presskit

Une industrie encore à l’état d’embryon

Ce fut vingt minutes très étranges pour être tout à fait franc. Premier constat, c’est très moche. Au niveau du centre de commandement, le jeu de Dragon Whisper Game s’en sort plutôt bien, les menus sont clairs et assez ergonomiques. La petite patte légère et rigolote, avec un design très manga, fonctionne parfaitement afin de faire passer la pilule plus facilement – un peu comme Two Point Hospital qui s’oblige à aller dans l’humour pour parler de gestion d’hôpital. C’est dans les phases de gameplay que les choses se complexifient visuellement et au niveau des sensations.

Les contrôles sont tout bonnement horribles au clavier. Le développeur rencontré en Allemagne n’avait pas de manette à me passer (je ne sais pas si c’était implémenté en plus…), autant vous dire que c’était une sacrée galère. Se déplacer avec ZQSD c’est classique et ça marche. Mais quand il faut souvent appuyer sur espace pour activer un boost ou faire des cercles avec les touches directionnelles – on attrape des petites bulles qu’on peut faire tournoyer autour de nous pour attaquer, genre une masse d’arme – cela n’a pas marché avec moi. Avec un stick et une manette, cela aurait été parfait.

L’autre chose qui m’a dérangé est l’absence notable de difficulté. Des trucs virulents se baladent parfois dans le corps et vous attaquent. Alors que mon accompagnateur me prévenait avec des « attentions, eux sont très dangereux ! », je n’ai à aucun moment ressenti une quelconque once de méchanceté chez les ennemis. Peut-être m’ont-ils blessé mais l’absence d’agressivité ou de retour visuel m’ont donné l’impression de me balader plus que d’avoir affaire à un jeu avec du challenge.

Sous ses airs de jeu vidéo bizarre à très bas budget, l’équipe chinoise tente de faire passer quelques messages, mais cela n’a pas été visible durant ma session découverte. Il reste encore un peu de temps au studio pour corriger le tir : compatibilité à la manette, améliorer l’interface visuelle lors du passage dans le corps (c’est quoi ces textes énormes ?) et surtout proposer une aventure avec un vrai scénario. Sans cela Bacterium risque d’être laissé à l’abandon comme tant d’autres en salle d’attente des urgences en train d’agoniser face au trop grand nombre de jeux sur le marché.

Vidéo et captures d’écran

Mais cela inaugure peut-être une vague de jeux indé issus de Chine. On va surveiller cela de très près. Je vous prépare même un petit dossier sur le sujet.

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Élevé à la sauce PlayStation, Thomas est un gamer touche à tout mais qui joue toujours à des anciens titres. Il partage cette passion depuis 2008 et est passé par toutes les cases, du blog à Dailymotion et même la radio pendant 4 ans. Il tente maintenant de faire découvrir ce milieu au plus grand nombre via TechArtGeek ou via des vidéos sur YouTube ou Twitch.

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